Le marché de l’énergie est en pleine transformation : fin du charbon, volatilité du coût du pétrole et du gaz dans un contexte géopolitique incertain ou encore, nécessités écologiques, encouragent un nombre croissant d’acteurs à trouver des solutions alternatives. Se tourner vers d’autres énergies tout à la fois plus propres, plus sûres et dont le coût comme l’approvisionnement sont maîtrisés, est certainement un enjeu majeur pour l’ensemble des professionnels.
Car il est avant tout question de devenir acteur de son approvisionnement, ou de favoriser localement la production d’une énergie propre et sûre pour réduire la pression sur le réseau énergétique global, tout en réalisant un bénéfice substantiel et durable.
L’énergie photovoltaïque constitue alors une véritable opportunité, avec des technologies qui permettent aujourd’hui un investissement serein sur plusieurs décennies et des bénéfices avérés, de plusieurs natures.
L’énergie la plus efficace est certainement celle qui reste accessible en permanence, qui dégrade le moins possible notre environnement pour être récupérée et acheminée, et dont le coût est prévisible sur le long terme. Le solaire réunit toutes les conditions pour devenir prochainement notre principale source d’approvisionnement en énergie.
Une énergie constante
La production d’énergie par le biais de la technologie photovoltaïque ne nécessite pas un ensoleillement permanent : si la quantité d’énergie produite augmente par une exposition directe au rayonnement solaire, la seule lumière du jour est suffisante pour une production correcte et continue.
Les prévisions de production d’une installation photovoltaïque sont très sûres, ce qui permet de garantir une production annuelle moyenne essentielle à la satisfaction des objectifs de consommation ou de revente. Aucune mauvaise surprise n’est à craindre, pour un investissement à la durabilité comparable à celle de l’immobilier : les panneaux sont garantis 25 ans, avec un rendement lui aussi garanti par les fabricants et devant rester supérieur à 87,5 % à la trentième année de vie du produit.
Comment fonctionne le photovoltaïque ?
Techniquement, un panneau solaire est capable de convertir l'énergie solaire (les photons) en énergie électrique grâce aux cellules photovoltaïques. Composées de matériaux semi-conducteurs comme le silicium, celles-ci répondent à un fonctionnement relativement simple : le photon « arrache » un électron de la surface, créant un « trou d’électron », lequel va se repositionner dans un trou existant. Ce mouvement dissipe de l’énergie qui est acheminée vers les câbles de sortie du panneau par le biais d’une trame métallique.
Dit plus simplement, la lumière du soleil excite les électrons contenus dans le matériau, ce qui crée un courant électrique. La connexion des cellules entre elles, en série, permet d’augmenter la puissance de ce courant électrique.
Le meilleur moyen de produire de l’énergie bon marché et décarbonée
En matière photovoltaïque, l’investissement de départ est à corréler avec l’apport durable d’énergie qu’il permet : le coût de revient d’un kilowattheure (kWh) photovoltaïque sur 20 ans se situe entre 0,05 € et 0,10 € selon le type d’installation et sa dimension.
L’impact écologique à long terme est par ailleurs une donnée qu’il faut considérer et là également, le panneau solaire permet la production d’une énergie gratuite et à l’impact carbone nul, durant plusieurs décennies. Ajoutons que le recyclage fait partie du cycle de vie naturel d’un panneau solaire, dont les composants sont recyclables à 99 %.
En milieu professionnel, trois impératifs guident le choix de l’énergie utilisée : la sûreté de l’approvisionnement, son coût et l’amortissement carbone qui impacte l’image de l’entreprise, mais aussi la durabilité de son modèle dans un monde énergétique à la transition obligatoire.
Un outil de rentabilité
Installer des panneaux solaires, sur le toit de son bâtiment ou sous forme d’ombrières, peut évidemment viser un objectif d’autoconsommation avec des économies immédiates sur les factures d’énergie, lesquelles représentent un poste de dépense croissant et délétère aujourd’hui pour la rentabilité de beaucoup d’entreprises de tous types.
Pour autant, un professionnel peut plutôt choisir de produire une énergie à injecter dans le réseau EDF. Les contrats proposés par l’entité EDF Obligation d'Achat répondent à des impératifs légaux et garantissent un tarif de revente durant 20 ans.
Il est bien entendu possible de mixer les deux solutions, en consommant son énergie et en revendant le surplus produit.
Les professionnels bénéficient alors :
● D’une rentabilité de l’installation en moins de 10 ans,● D’un modèle économique simple et fiable,● De charges d’exploitation très faibles.
Une protection face à la volatilité du marché de l’énergie
Choisir le solaire photovoltaïque, c’est par ailleurs se mettre à l’abri des futures variations du prix de l’énergie, dont la courbe, bien que réglementée, n’a que rarement connu une (timide) évolution négative par le passé et a plutôt tendance à fortement grimper depuis le covid et le début du conflit ukrainien, comme chacun a pu le constater.
C’est aussi assurer un approvisionnement sûr, garant d’une continuité de la production, dans un contexte où la crainte d’une rupture du réseau reste préoccupante, sans compter les futures données que feront peser sur ce marché l’évolution de la situation géopolitique en Europe et dans le monde.
Cette protection est d’autant plus essentielle que notre mode de vie requiert une utilisation de l’électricité toujours plus importante avec l’entrée de la domotique dans nos foyers et bureaux, et l’électrification de notre mobilité.
L’écologie en point d’orgue
Une entreprise cherche à pérenniser son activité, sur le plus long terme possible. L’utilisation des ressources, même si elle est généralement pensée à un niveau macro, doit dès lors figurer au sein de la stratégie de développement de chaque acteur économique. Comme nous l’avons souligné, le caractère recyclable des technologies photovoltaïques en fait une solution d’approvisionnement éternelle. La réduction de l’empreinte carbone peut être considérée par les dirigeants d’entreprises de deux manières : un moyen de participer à l’effort collectif de lutte contre le changement climatique, nuisible pour tous, et une arme de communication qui ne peut plus être ignorée à l’heure où le consommateur se tournera plus volontiers vers les producteurs les plus soucieux de préserver notre avenir.
À ce titre, le temps de retour énergétique – ou amortissement carbone – des panneaux solaires photovoltaïques se situe généralement entre un et quatre ans, en fonction de facteurs variés comme l’ensoleillement et le type de matériaux. Un délai très raisonnable alors que les panneaux standards présents aujourd’hui sur le marché présentent des garanties de production très élevées pendant 30 ans.
Installer des panneaux solaires, pour réduire sa facture d’énergie ou gagner de l’argent grâce à la revente, est une stratégie efficace dès lors qu’un professionnel dispose d’un bâtiment d’une superficie supérieure à 500 m².
Pour les agriculteurs
La plupart des agriculteurs possèdent des bâtiments de grande taille, couverts ou non couverts, parfois amiantés. Les besoins agricoles peuvent par ailleurs exiger la construction de nouveaux bâtiments, étables ou de stockage par exemple.
Pour ces professionnels de l’agriculture, une installation photovoltaïque est un outil supplémentaire pour rentabiliser le coût de la construction via la revente, et pour diversifier leurs sources de revenus et prévenir les conséquences d’une mauvaise année notamment.
Les bâtiments agricoles ont une structure simple, tout à fait adaptée à l’installation de panneaux solaires qui deviennent rapidement une évidence dans la stratégie de rentabilité d’une exploitation.
Dans l’industrie
L’industrie est dans une situation similaire, avec de grandes surfaces de toiture inexploitées et coûteuse à entretenir. Une installation photovoltaïque, outre sa fonction première, permet de prolonger la vie de la toiture grâce à la couverture protégeant des intempéries.
Adaptable sur une toiture existante ou à prévoir lors de la construction d’un bâtiment, un projet d’installation de panneaux solaires est souvent prévu en industrie en vue de réduire les factures d’énergie conséquentes.
Sur le toit des centres commerciaux
Les centres commerciaux sont un nouvel exemple de bâtiments possédant des toitures immenses et pouvant gagner en utilité à plusieurs niveaux :
• Fournir de l’électricité gratuite,• Préserver l’intérieur de la structure du rayonnement solaire et limiter ainsi l’utilisation de la climatisation,• Prolonger la durée de vie de la couverture,• Participer à l’effort commun et gagner une image plus écologique.
Ajoutons la possibilité d’installer des ombrières photovoltaïques sur les parkings de grande superficie, complétant ces avantages et devenant même obligatoire dans certains cas, nous y reviendrons.
Les centres équestres
Terminons par les structures équestres qui possèdent également de grands bâtiments et peuvent par ailleurs souhaiter couvrir les carrières et autres manèges. Ce type d’entreprise y gagne une rentabilité appréciable et à nouveau, une image publique améliorée.
Tout propriétaire de bâtiment amianté
Les toitures amiantées sont encore nombreuses et si leur désamiantage est un sujet de préoccupation, le coût associé semble élevé pour une opération qui n’est pas obligatoire. Bonne nouvelle : remplacer une toiture en fibrociment amianté par une toiture photovoltaïque est faisable et rentable.
L’initiation d’un projet d’installation photovoltaïque apparaît dans ce cadre comme un moyen de faire d’une pierre deux coups, les entreprises spécialisées proposant de procéder au désamiantage au moment de la réalisation du projet solaire.
Tout propriétaire d’un parking de plus de 1 500 m²
Dans le but de tendre vers les objectifs de neutralité carbone et de favoriser les énergies renouvelables, le législateur a adopté la loi n°2023-175 du 10 mars 2023, ou « loi EnR », posant obligation pour les propriétaires de parkings d’une superficie supérieure à 1 500 m² d’y installer des ombrières végétalisées ou photovoltaïques, sur au moins la moitié de la surface.
L’obligation s’étend aux parkings neufs ou rénovés dès 500 m², mais ne s’applique qu’à compter de 1 000 m² s’il s’agit de bâtiments à usage de bureaux. La mise en œuvre est rapide : les sites doivent se mettre en conformité sous maximum 5 ans. Quelques exceptions existent toutefois, si l’obligation porte atteinte à la viabilité économique du site concerné notamment.
Le propriétaire y gagne un moyen de réduire sa facture d’électricité par l’autoconsommation, ou un revenu complémentaire en cas de revente. Ajoutons le confort apporté aux usagers ainsi protégés de la pluie comme du rayonnement solaire.
Une fois l’utilité de l’installation photovoltaïque établie, l’initiation d’un projet nécessite l’intervention d’un professionnel, selon un cheminement assez précis :
La définition des besoins : la visite du site et le premier échange doivent permettre de déterminer les grandes lignes du projet, comprenant sa typologie (installation sur bâtiment neuf ou adaptation à l’existant), la superficie concernée, le mode de financement et l’utilisation de l’énergie produite (autoconsommation, revente ou mix).
La réalisation par le professionnel d’une étude technique et économique du projet.
La remise d’une offre commerciale comprenant :
- Le devis d’installation,
- La proposition d’implantation de la centrale,
- Un prévisionnel de l’installation sur 30 ans, en termes de production d’énergie et de rentabilité,
- La synthèse des indicateurs financiers clés pour le financement bancaire.
La réalisation des démarches administratives auprès des services d’urbanisme de la commune, ainsi que la demande de raccordement auprès du gestionnaire de réseau de distribution.
Enfin, l’installation et mise en service de la centrale.
Côté délais, il faut compter 10 à 18 mois entre la signature du devis et la mise en service d’une centrale photovoltaïque. Précisons que si le projet inclut un désamiantage, le retrait de l’ancienne couverture et son remplacement par un bac acier, avant la pose des panneaux solaires, pourra engendrer un délai supplémentaire.
Faire l’acquisition d’une installation photovoltaïque ne nécessite pas obligatoirement un investissement conséquent. La stratégie à adopter dépend des attentes et de la possibilité de faire peser le financement sur le compte d’exploitation de l’entreprise.
L’autofinancement, pour une maîtrise totale
La première solution consiste à acheter l’installation pour procéder à son exploitation. Le financement est alors débloqué par une banque et les mensualités de crédit sont en partie contrebalancées par le rachat de l’énergie du parc solaire ou par les économies réalisées sur les factures d’énergie en cas d’autoconsommation.
Ce type de projet peut s’avérer rentable à partir de 250 m² de surface de toiture exploitables pour le photovoltaïque.
Le tiers investissement : on s’occupe de tout !
Pour apporter une contribution à la transition énergétique et bénéficier d’un revenu complémentaire sans investissement préalable, le tiers investissement est la solution idéale.
Deux stratégies existent ici, en fonction du besoin : ● En mettant à disposition d’investisseurs les surfaces de toitures éligibles, un revenu peut être dégagé sans contrepartie financière au départ.● En faisant construire un bâtiment dédié, constituant un nouvel espace exploitable pour l’activité, il est tout à fait possible de faire financer l’agrandissement de l’entreprise par un tiers et d’obtenir ainsi un bâtiment gratuit.
Comme évoqué, il est possible d’adapter une installation photovoltaïque sur un bâtiment déjà existant, ou de faire construire un bâtiment neuf équipé. Quelques spécificités sont à connaître, liées au financement et aux démarches à réaliser.
Sur un bâtiment existant
Prendre le parti d’ajouter des panneaux solaires sur une toiture existante, exige d’effectuer une étude de structure pour s’assurer de la capacité du bâtiment à recevoir la surcharge. Le cas échéant, des renforts seront parfois nécessaires. Par ailleurs, la couverture doit impérativement être en bac acier, et devra être remplacée si tel n’est pas le cas.
En cas de stratégie de tiers investissement, la surface à mettre à disposition devra être supérieure à 500 m² pour proposer une rentabilité suffisante aux investisseurs.
Enfin, une déclaration préalable de travaux est à prévoir, dont l’acceptation est réputée tacite sans retour contraire des autorités compétentes dans les 30 jours.
Sur un bâtiment neuf
Une construction neuve est envisageable en autofinancement pour profiter de la rentabilité ou de l’énergie produite, comme en tiers investissement avec alors une surface de toiture à prévoir d’au moins 1 000 m2 pour offrir une rentabilité suffisante aux tiers.
Un permis de construire est évidemment exigé ici, avec un délai d’instruction de trois mois avant de pouvoir débuter la construction.
Le coût global d’une installation photovoltaïque de plus de 500 m², sur une toiture en bac acier comme sur une toiture inclinée, peut être estimé entre 130 € / m² et 160 € / m². Cela n’inclut pas le coût de raccordement au réseau électrique.
Le budget nécessaire pourra varier en fonction de la superficie de l’installation, de sa complexité et des exigences spécifiques du site concerné. Détaillons les postes de dépenses liés à la création d’une installation photovoltaïque, hors modifications potentiellement nécessaires sur un bâti existant.
Les panneaux solaires
Bien évidemment, le principal investissement concerne l’acquisition des panneaux photovoltaïques, qui représente entre 50 % et 70 % du coût total. Leur prix variera en fonction de la technologie des cellules solaires utilisées, la puissance de sortie, la marque choisie.
Les onduleurs
Les onduleurs, nécessaires pour convertir le courant continu produit par les panneaux solaires en courant alternatif utilisable par les équipements électriques du bâtiment, équivaudront à 10 % à 15 % de la facture d’installation.
Les structures d'intégration
Supports de l’installation photovoltaïque garantissant sa stabilité sur le toit, les structures de montage peuvent coûter entre 5 % et 15 % du budget total. Ce montant dépendra des matériaux utilisés (acier, aluminium, etc.), d’une éventuelle conception sur-mesure, et des conditions locales de vent ou de neige par exemple.
La main-d'oeuvre
Les coûts de main-d'œuvre peuvent varier en fonction de la taille et de la complexité de l'installation et correspondront à un montant compris entre 10 % et 20 % du coût total de l'installation.
Les frais annexes
Enfin, il convient de considérer des frais divers associés à l'ingénierie et à la conception du système (analyse du site, planification du système), à l'obtention des permis nécessaires auprès des autorités locales, ainsi qu’à la coordination avec le fournisseur d'électricité pour l'interconnexion au réseau. Ces coûts peuvent représenter environ 5 à 10 % du coût global.
L’énergie renouvelable est la clé de la durabilité de nos modes de vie et de production. Le secteur de l’énergie solaire est amené à devenir une norme dans les prochaines décennies : vous aussi, tombez dans le panneau !